La Descente de Croix de Rogier van der Weyden -
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La Descente de Croix de Rogier van der Weyden

La descente de Croix de Rogier van der Weyden

La Descente de Croix de Rogier van der Weyden

 

La descente de Croix de Rogier van der Weyden

La descente de Croix de Rogier van der Weyden, 1435, Musée du Prado

 

Tout le tableau communique la même émotion : la tristesse due à la mort du Christ.

Les personnages sont en face de nous comme une frise sauf Jean et Marie-Madeleine qui sont de biais. Leur posture permet d’apporter du réalisme en cassant l’alignement. Elle sert aussi à donner de la profondeur au tableau et à encadrer la scène.

Le réalisme se manifeste aussi par la diversité des attitudes. Tous les personnages expriment leur tristesse d’une manière différente.

Marie Cléophas, la demie-sœur de la Vierge,  cache son visage dans sa main et pleure. On peut remarquer le réalisme de ses larmes.

 

La descente de Croix Rogier Van Der Weyden Larme

 

Jean a le visage marqué et les yeux rouges. Il se retient de pleurer mais la douleur marque son visage.

 

Descente de Croix Rogier van der Weyden Jean

 

Celui qui tient les pieds de Jésus, Nicodème, retient également ses émotions. Mais elles se manifeste avec le visage crispé et les veines qui ressortent.

 

Descente de Croix Rogier van der Weyden

 

La femme qui soutient Marie (Marie Salomé son autre demi-sœur), celui qui tient le haut du corps du Christ Joseph d’Arimathie) et celui situé au fond à droite, maîtrisent plus leur peine. Leur visage est sérieux mais à des degrés différents.

 

Descente de Croix Rogier van der Weyden douleur

 

Le personnage qui décroche Jésus, peut-être Simon le Cyrénéen, a le visage bleu pâle. Sa lividité est renforcée par le bleu clair de son vêtement. (Son habit a encore de la lumière, plus sa tête. On dirait qu’il est mort depuis quelques jours).

 

Descente de Croix Rogier van der Weyden clou

 

Marie s’est évanouie et son visage est d’une extrême pâleur.

Sa position reprend celle de son fils : ils sont penchés du même côté, ils ont le même bras replié et le même bras tendu et ils ont les jambes pliées de la même façon. Elle semble mourir en même temps que son fils.

Comment mieux exprimer la douleur d’une mère face à la mort de son enfant. C’est insupportable, bien au-delà de ses forces. Elle ne veut qu’une chose, le rejoindre. C’est ce que reflète le parallélisme des deux corps.

Le personnage de Madeleine est le plus torturé. Le peintre a exprimé ce qu’elle ressentait par sa posture et ses habits. Son corps est tordu, ses mains sont entrecroisées d’une manière particulière. La douleur est telle qu’elle semble avoir perdu la raison. Sa confusion est aussi montrée par les habits de différentes couleurs qu’elle porte et qui ont du mal à s’harmoniser.

Les nuances de représentation de la douleur peuvent avoir deux sens. Soit on se reconnait dans la manière de souffrir d’un personnage et alors l’identification accroît l’émotion. Soit la façon dont on exprime notre douleur importe peu, l’essentiel est d’être touché par la mort du Christ.

 

Le bras tendu du Christ nous renvoie à Marie qui nous renvoie au crâne. Cet élément nous rappelle la mort de Jésus. Ce n’est pas la peine de baisser les yeux pour échapper au sujet, le crâne nous y rapporte. Il sert aussi à rappeler la ville où Jésus a été crucifié, Golgotha, qui se traduit par crâne.

 

Le corps du Christ rappelle la position qu’il avait sur la croix. Ses pieds semblent encore cloués ensemble. Ses blessures, représentées avec réalisme, sont encore visible ainsi que les traces de sang. Elles nous font imaginer la douleur que Jésus a ressenti lors des supplices.

 

Descente de Croix Rogier van der Weyden Christ

 

Mais tout dans ce tableau n’est pas que désolation.

Le corps du Christ n’est pas encore atteint par les traces de la mort.

Sa peau bien qu’un peu blanche a toujours la couleur de la chair. Il n’est pas livide comme le visage de sa mère. Son visage n’a pas été figé dans la souffrance.

Pour les autres personnages, la tristesse de leur visage est contrebalancée par leurs vêtements.

Ils ont de belles tuniques, les couleurs sont éclatantes et elles ont l’air incroyablement souples et légères.

Le manteau est également bien fait. Cet élément permettait aux spectateurs de l’époque de s’identifier. Ceux qui passaient commande aux artistes ou qui admiraient leurs œuvres étaient en effet des personnes d’un milieu aisé.

Le fond doré empêche de voir au-delà de la scène. Si nous ne pouvons pas fuir vers le bas du tableau nous ne pouvons pas plus nous réfugier au-delà de la représentation. Ce fond nous rapproche des personnages. Nous sommes face à eux, sans aucune échappatoire et leur douleur finit par devenir la nôtre devant la perte du Christ et les souffrances qu’il a endurées.

Les qualités techniques de ce tableau se voient aussi par ses dimensions impressionnantes : 220 x 262cm et par sa maîtrise du trompe-œil qui fait croire à un retable sculpté. Le peintre a repris le fond couleur or et il a représenté les personnages entre celui-ci et les sculptures aux coins du tableau. Cela se voit surtout en haut de la peinture, avec la main de l’homme tenant les clous qui semble sortir du cadre.

 

 

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