15 Nov Comment faire une perspective selon Alberti
Dans un article précédent, je disais qu’Alberti expliquait comment faire une perspective linéaire (aussi appelée perspective centrale) dans son De Pictura.
Mais je l’ai à peine évoqué et je vous proposais de laisser un commentaire pour en savoir plus.
Et c’est ce qu’a fait Anna pour mon plus grand plaisir !
Oui, je suis content car j’ai rarement l’occasion d’en parler.
– Alberti, Alberti, où es-tu Alberti ?
– …
Extrait d’Alberti disparu
Maintenant que j’ai fait une super blague (-_-’), rentrons dans le vif du sujet.
Note : Pour faire cet article j’ai utilisé le texte De la Statue et de la Peinture consultable sur Gallica.
La partie qui nous intéresse commence à la page 124.
La méthode de perspective d’Alberti
1) Il commence par faire un rectangle qui correspond à la taille du tableau.
2) Il détermine ensuite la hauteur des hommes qu’il veut représenter puis il divise cette hauteur en 3.
3) Il divise ensuite la ligne inférieure du rectangle en autant de partie que cette mesure est contenue.
4) Il pose ensuite le « point de centre », appelé aujourd’hui le point de fuite. C’est le point en face de l’oeil du spectateur.
5) Il relie ensuite le point centre aux divisions du rectangle.
Jusque là, c’était facile.
Mais, c’est maintenant, que le cauchemar commence.
Alberti décrit sa méthode de façon assez obscure et les rares illustrations n’aident pas vraiment.
Si vous regardez sur internet les schémas expliquant, vous serez encore plus déconcertés :
– Il y en a qui sont difficiles à comprendre,
– D’autres sont bien expliqués mais ils ont simplifié l’application de la perspective. (Ou alors ils ont oublié des étapes, c’est vous qui voyez)
– Et selon le site sur lequel vous allez, ils se contredisent.
Alors au début j’ai eu une réaction : AAAAAAAAHHHHHHHH.
Maintenant ça va mieux et je vais essayer d’expliquer clairement.
Pour que la méthode soit plus simple à appliquer, j’ai inversé l’ordre des étapes.
Rassurez-vous, le résultat reste le même.
6) On fixe un point situé à la même hauteur que le point de fuite. Ce second point sert à instaurer la distance qu’on veut mettre entre le spectateur et le tableau.
Ça ressemble à un cours de math, mais les lettres améliorent la compréhension.
7) On trace ensuite le segment [OH].
8) A partir du point H, on trace un segment de même longueur que [AG].
Sur le schéma j’ai mis le segment au niveau de H’ pour que les étapes soit claires. Normalement, le segment est au niveau de H.
9) On divise ce segment en autant de parties que [AG]
Avant de passer à la suivante, je dois remettre le segment [H’N] là où il est censé se trouver.
[H’N] devient donc [HN].
Le point I se retrouve au même niveau que le point A, le point J au même que B etc …
10) On relie ensuite le point O aux divisions de la ligne.
11) Maintenant, concentrons-nous sur les segments que nous venons de tracer qui coupent le côté gauche du rectangle.
Nous n’avons plus besoin de [OH] ni de [OI].
Pour finir le dallage, il suffit de tracer une droite perpendiculaire au côté gauche du rectangle au niveau des intersections.
12) Et voilà, vous avez un dallage à la façon Alberti !
Maintenant vous savez faire une perspective avec la méthode d’Alberti !
En faisant cet article, j’ai trouvé un document qui explique bien cette méthode sans oublier aucune étape : cliquez ici pour y accéder.
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Camille le Roux
Publié à 15:06h, 19 novembreUn grand merci pour cet article très intéressant ! Et qui résume de façon claire et précise les étapes pour créer un dallage !!
si vous me permettez, sur le shéma 6, la distance entre le tableau et le spectateur n’est-elle pas plutôt la distance [OC] que la distance [O-bord du dessin] ? je ne sais si je suis très claire…
Un peintre en décor m’avait un jour expliqué cela.
D’ailleurs en trompe l’oeil cette distance peut poser problème car les décors sont faits pour être regardés à 3-4m. Bonjour pour tracer OC 🙂 cette distance est alors divisée par 10 pour que O se trouve sur la surface à peindre. La distance [FG] est alors divisée également par 10…
N’hésitez pas à me contredire !
Et encore bravo pour votre article
cordialement
touslestableaux
Publié à 16:53h, 30 janvierVous avez raison la distance entre le tableau et le spectateur correspond bien à [OC].
Pour le reste de votre commentaire j’ai peur de vous dire une bêtise car je ne peins pas et j’ai écrit 2 articles sur la perspective pour essayer de combler mes lacunes sur ce sujet.
Par rapport à la méthode d’Alberti, si vous divisez [OC] par 10, vous divisez aussi la distance prévue entre le spectateur et le tableau par 10. Puis concernant [FG], la ligne basse du tableau peut comporter moins de découpages. Cela dépend de la taille des personnes que vous voulez peindre.
Il faudrait que je pense à écrire un article plus précis sur le trompe-œil 🙂
Karim Kherbouche
Publié à 11:12h, 19 juinKarim Kherbouche
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