10 Fév Comment regarder un tableau partie (3/6)
Note : Cet article est une relecture du livre Comment regarder un tableau de Françoise Barbe-Gall paru aux Editions du Chêne, Hachette Livre, en 2008.
1) Saint François d’Assise recevant les stigmates, Giotto
La première chose que l’on remarque c’est l’absence de réalisme de l’œuvre. Le saint est disproportionné par rapport au décor. Jésus n’est pas représenté comme d’habitude. Des traits lient les deux.
Sous cette représentation, il y en a trois autres, notamment une montrant un saint qui porte une église.
Rien de réaliste. Mais ce n’est pas ce qu’on lui demande.
A cette époque l’art a surtout pour but d’instruire, de montrer et de faire mémoriser des instants importants du christianisme. Les scènes représentaient servent donc à rappeler les événements marquant de la vie de Saint François d’Assise. L’important n’est pas le réalisme mais la symbolique. Pour comprendre le tableau il faut connaître la vie de cet homme.
Saint François d’Assise s’était retiré au mont Alverne avec cinq membres de son ordre. Il s’est agenouillé, à écarter les bras et a prié pour ressentir la douleur qu’a éprouvé le Christ et l’amour qu’il a eu pour nous. Jésus lui est alors apparu sous forme de séraphin et lui a envoyé ses cinq plaies sous forme de rayon lumineux. Le saint fut alors touché aux mains, aux pieds et sur son côté droit.
Normalement nous devrions voir une croix. Giotto a préféré ne pas la mettre mais à garder la position que Jésus avait dessus. La montagne rappelle vaguement le lieu de l’évènement. Le Saint est reconnaissable à son auréole et à sa tunique. On reconnait Jésus à son auréole, à sa position, aux endroits des plaies. Mais il est représenté sous la forme d’un séraphin. Il s’agit de la première hiérarchie d’anges qui ont pour fonction d’adorer et de louer Dieu.
Ainsi la scène principale représente la scène la plus marquante de la vie de Saint François.
Les trois vignettes montrent d’autres faits importants mais moins que celui des stigmates.
Celle la plus à gauche, c’est le pape Innocent III qui voit en songe le saint entrain de soutenir une église qui s’effondre. Cela signifie que c’est lui qui va redresser l’église. Il va remettre l’église sur pied en créant une communauté, en faisant venir de nouveaux croyants à lui, en rappelant les évangiles et la bonté de Dieu.
Celle du milieu, c’est le pape qui approuve l’ordre créé par le saint : l’ordre des franciscains.
A droite, il donne à manger aux oiseaux. Cela montre à la fois le respect qu’il a des éléments de la nature (il a écrit un cantique des créatures), et qu’il répand la parole de dieu à tous les hommes.
Que faut-il retenir ?
– L’histoire. La peinture religieuse peut avoir pour but d’instruire, de faire apprendre des événements marquants du christianisme. Il faut donc connaître l’histoire pour comprendre le tableau.
– La symbolique. Quand la peinture a une fonction pédagogique, le réalisme n’a pas d’intérêt. Le but est de reconnaître de qui on parle et ce qu’il s’est passé. Tous les éléments sont symboliques et pour les comprendre il faut connaître l’histoire.
2) La Vierge au long cou, Parmesan
Maintenant vous savez que la compréhension d’un tableau passe par la recherche d’anomalies. Ce sont elles qui perturbent le sens du tableau, elles qui montrent les choix de l’auteur et qui forcent le spectateur à s’interroger.
Ce tableau en comporte un certain nombre.
La plus évidente est exprimée par le titre : la vierge a un long coup. Mais ce n’est pas seulement ça. Tout son corps semble immense, démesuré. La colonne située derrière elle et la microscopique statuette accentuent encore sa taille. C’est l’élément principal du tableau. Même les anges ont du mal à s’imposer, ils sont tous entassés sur le bord gauche.
Elle ne prend pas vraiment l’enfant dans ses bras, elle ne le met pas contre elle. Elle l’éloigne d’elle. Elle le regarde, esquisse un humble sourire et touche délicatement son cœur. Elle l’aime et le contemple. Peut être qu’elle veut aussi nous le présenter. Mais on dirait aussi qu’il va glisser et tomber.
Et comment est représenté l’enfant ? Sa tête ne correspond pas au corps. Il a une tête plus vielle que le reste. Seuls ses pieds et ses mains correspondent à la tête. Son bras tombe, son corps semble se relâcher. Il est mort ou en train de mourir. La couleur de sa tête le suggère.
Il n’y a pas que son corps qui représente la mort. Sur l’amphore tenue par l’ange, on voit la croix. C’est sa destinée qui est représentée. Dès sa naissance il était voué à la mort. Ca force le spectateur à réfléchir sur celle-ci.
Puis qu’est-ce que c’est que cette colonne ? On dirait qu’elle appartient à un temple. La taille de la Vierge et son long cou créé un parallélisme avec cet élément. Le rapprochement entre les deux crée une signification. Cela peut montrer que Marie est un pilier de l’église.
Et la statuette on en parle ? Faut bien c’est dans le tableau. Qui est ce personnage est qu’est-ce qu’il lit ? Je ne sais pas. Après quelques recherches, il apparait qu’il s’agit de Saint Jérôme, un père de l’église qui a produit la vulgate, la traduction de la bible de l’hébreu au latin. Dans l’espace il est situé entre Marie et la colonne. En tendant les bras il montre également la Vierge et la colonne. Sa présence sert donc à unir les deux, à montrer que Marie est bien un pilier de l’église.
Ainsi comment interpréter cette représentation particulière de la Vierge à l’enfant ?
– Faut-il y voir simplement le style maniériste du peintre ?
– Faut-il tout voir comme symbolique ? Le long cou peut faire référence au cantique des cantiques dans lequel il est à plusieurs reprises comparé à une tour. On aurait en effet pris des éléments de ce texte pour en faire les attributs de la Vierge, pour montrer sa perfection.
L’amphore peut aussi avoir une charge symbolique. Cet élément se trouve une fois de plus dans le Cantique des cantiques quand la femme est comparée à un récipient qui reçoit la grâce. Cela devient le symbole de l’immaculée conception.
– Ou faut-il voir le contexte de l’époque ? L’auteur rappelle qu’au temps de la production de l’œuvre il y avait une remise en question des dogmes par la Réforme protestante et à la mise à sac de Rome. Le tableau peut donc montrer « le climat de désarroi spirituel qui règne alors ».
Que faut-il retenir ?
– Les anomalies. Qu’est-ce qu’elles signifient ? Comme vous l’avez-vu elles peuvent avoir plusieurs significations sans être fausses.
– Les symboles. Les scènes religieuses possèdent de nombreux symboles. Il faut donc faire quelques recherches pour apprendre à les connaître. Sans cela nous risquons de ne pas avoir les clefs pour comprendre le message. Mais pas la peine de faire des heures de recherches. Nous allons les connaître au fur et à mesure, à force de nous confronter aux tableaux.
3) Mademoiselle Rivière, Jean Auguste Dominique Ingres
Il s’agit d’un portrait.
Encore. Et tant mieux. C’est un type de peinture que j’ai du mal à commenter. Mais ce n’est pas grave, à force d’en voir et de les étudier on progresse.
J’ai commencé par analyser l’image avant de lire le commentaire de l’auteur.
Voici mes premières remarques.
Elle nous regarde. Ses yeux n’ont pas l’air vif. Sa posture est étrange : son bras droit et le long de son corps et on dirait que l’autre tombe au lieu de rester droit. Quand on la regarde on dirait qu’elle s’ennuie.
Ses vêtements indiquent qu’elle appartient à un environnement aisé. Le boa sert à donner du volume. Il donne des formes au modèle vu qu’elle n’en possède pas.
Mais au fait qu’elle âge elle a ? Elle a les lèvres charnues et rouges. Elle est légèrement fardée. Mais son visage a l’air assez jeune. Ses vêtements sont des vêtements de femme, mais le décolleté ne la met pas en valeur puisqu’elle n’a pas encore de forme.
Sa position ? Elle est face à nous. Elle prend la pose. Ses mains et ses yeux n’expriment rien de particulier sauf l’ennui peut-être.
Et derrière ? Il y a un décor, on voit un bout de paysage. L’arrière fait son rôle : il décor. Rien de plus.
J’ai ensuite lu le commentaire de l’auteur.
On apprend que le modèle n’a que treize ans. Sa position et son air peuvent s’expliquer par des raisons sociales. Sa pose obéit à des règles de bienséance. Elle montre ainsi la qualité de son éducation et les valeurs qu’on lui a inculquées.
Mais des choses dérangent. C’est le cas des proportions du visage. Elle a les yeux très écartés ce qui accentue la taille du nez, les lèvres sont grosses, le front est trop grand part rapport au reste du visage, elle a un gros cou, ses épaules sont effacées.
Les plis de la robe et les courbes du boa donnent du volume et compensent le manque d’aisance de la jeune fille.
L’auteur montre aussi le rôle des gants. Leur but est de dissimuler, ce qui implique un dévoilement, une révélation d’une part d’intimité. Dénuder un bras fait travailler l’imagination et implique le désir. On veut voir ce qui est caché. Ainsi les gants et le boa déplaisent car ils montrent la féminité chez une jeune fille qui n’est pas encore une femme.
Le peintre la montre donc telle qu’elle est : une fille en train de devenir femme. Sa pose et son attitude sont ceux d’un adulte mais elle manque d’aisance. Son corps n’a pas encore fini d’évoluer.
Ingres est donc le premier peintre à montrer le passage d’une jeune fille à l’état de femme.
Que faut-il retenir ?
– Comme pour les autres portraits : position du modèle, expression des mains et des yeux, les vêtements et le décor.
– Les renseignements sur le modèle. Il faut parfois se renseigner sur le modèle pour comprendre le tableau. Ici, il me manque l’âge. Je n’arrivais pas à lui en donner un, donc je voyais juste l’ambiguïté du portrait. En le connaissant on comprend qu’il s’agit encore d’une jeune fille mais qui se transforme en femme.
4) L’Enfant à la poupée, Douanier Rousseau
Ce tableau dérange quand on le regarde. Tout fait enfantin, sauf la tête de la fille. Elle porte sa robe de petite fille et ses chaussettes hautes. Elle tient sa poupée, dont elle ne doit jamais se séparer comme tous les enfants. Elle a cueilli une fleur et nous la montre, ce qui est un geste enfantin.
Même le décor est enfantin par sa simplicité. Le près est vert, il y a des fleurs rouges et d’autres blanches, leur disposition forme des lignes. Les nuages sont en bas et forme un bloc puis c’est le ciel. C’est simple mais pas simpliste. Le champ à deux verts différents, le haut des nuages devient plus clair pour passer plus facilement au bleu du ciel. Celui-ci est légèrement blanc à certain endroit, pour facilité le rapprochement avec les nuages mais aussi pour éviter que le ciel soit une bande bleue uniforme. Mais malgré ses détails, quand on regarde le décor, sa simplicité, on pense aux enfants.
Mais la tête de la fille. La première fois que j’ai regardé le tableau j’ai vu une tête d’homme. Et une tête d’homme sur un corps d’enfant avec des habits de fillettes ça me dérange.
La tête est trop ronde, les yeux trop grands, le nez trop prononcé et autour de la bouche on dirait de la barbe.
Parlons de la position. Ses jambes font un mouvement bizarre. Je ne sais pas si elle est assise ou debout. On dirait que ses deux jambes ne font pas la même chose. Mais si elle est assise, elle est assise sur quoi ? Sur le près ou dans le vide ?
Et ses pieds ? Nous ne les voyons pas. On dirait qu’elle s’est enfoncée dans l’herbe. Mais l’herbe ne peut pas être aussi haute. Ses pieds ne sont quand même sous le près ?
Deux autres constations. Tout est plat, il n’y a pas de perspective. Puis l’enfant est immense par rapport au décor.
Ce n’est pas une critique. C’est ce que j’ai constaté lors me mon analyse de l’œuvre. J’ai ensuite vu que l’auteur partageait ces idées. Mais elle apporte un élément supplémentaire qui permet d’expliquer l’étrangeté de cette peinture : l’esthétique primitive. Il s’agit de la manière de peindre du Moyen-âge. Elle compare la « figure humaine » aux « tableaux du Moyen-âge où le visage du Christ contemplait l’humanité de toute sa face ». Elle explique ensuite qu’à la même époque, l’enfant Jésus était représenté avec un décalage entre son âge et son apparence pour accentuer sa « solennité » et pour montrer sa « double nature, à la fois humaine et divine ».
Que faut-il retenir ?
– Les anomalies. Remarquer les éléments qui s’opposent, et pourquoi. Voir ce qui n’est pas habituel, ce qui nous surprend.
– Le décor. Qu’est-ce qu’il apporte ?
5) Aubade, Picasso
Cette œuvre transforme totalement la réalité. Tout devient forme géométrique. Le fond est composé de triangles de couleurs et de tailles différentes. La femme allongée est un ensemble de morceaux humains, pas toujours bien rassemblés. Si on regarde son bras droit, on dirait qu’il part de la clavicule qui a été mise au niveau de la poitrine. En plus, on dirait que tout n’appartient pas au bon corps. Ses deux pieds ne sont absolument pas identiques.
L’auteur rappelle que dans l’Antiquité, les artistes créaient leurs personnages à partir des plus belles parties des différents modèles. Ils unissaient des parties appartenant à plusieurs personnes pour faire un idéal de beauté.
Picasso a pu reprendre cette idée pour l’inverser.
L’autre femme, celle qui est assise, ce n’est même plus un ensemble humain, c’est une diversité d’éléments et de couleurs. Du bleu, du gris, du blanc, du violet, du mauve, du vert, une cithare, un oiseau.
C’est quoi le titre déjà ? Aubade. Mais ç’ en est une ? Je ne pense pas. La musicienne a bien la main gauche sur le manche de l’instrument, mais la main droite est sur son genou. De toute façon sa cithare n’a pas de corde.
Picasso déforme, détourne des modèles : L’Odalisque à l’esclave d’Ingres et le tableau dont il s’est inspiré : Une Vénus avec un joueur d’orgue de Titien. L’alliance de la femme nue et de la musique montrait l’union de la vue et de l’ouïe. Ces tableaux représentaient l’harmonie.
Ici, l’harmonie est détruite. Il n’y a plus de musique et la femme, loin de faire naitre le désir, est un ensemble de morceaux mal remontés et disproportionnés.
Peut-il vraiment y avoir une aubade à cette époque ? Cette œuvre a été faite pendant la guerre. Le fond est sombre et étroit, il commence presque aux pieds de la musicienne et s’arrête juste au-dessus de sa tête. Cela exprime le sentiment d’oppression ressentie. Un trait horizontal a été tracé au sommet de sa tête, ce qui renforce cette impression d’enfermement.
Il y a la peur, des atrocités, la torture. Le contexte est horrible alors le peintre a évacué le beau du tableau. Le monde s’écroule, on s’arrange comme on peut pour qu’il se maintienne. Les corps représentent l’esprit des gens. Ils sont brisés mais ils font tout pour ne pas tomber en mille morceaux.
Que faut-il retenir ?
– Le contexte. Il permet de comprendre le mode de représentation d’un artiste et ce qu’il a voulu montrer.
– Les références. On peut comparer une peinture à d’autres qui se rapportent au même thème pour comprendre ce qu’a modifié le peintre.
– La représentation des personnages et du décor. Leur étrangeté montre les choix de l’artiste. Alors pourquoi a-t-il fait ces choix ?
6) Persistance de la Mémoire, de Salvador Dali
Que voyons-nous ? Nous sommes sur une plage et il fait beau. Mais il y a des montres qui fondent. Elles ne sont même pas toutes à la même heure. La plus proche de nous sur le bord gauche est retournée et des fourmis sont dessus. Sur celle d’après il y a une mouche.
Ses deux montres sont d’ailleurs posées sur un bureau. Que fait un bureau sur une plage ? Enfin ce n’est pas plus étrange que l’arbre qui sort de ce bureau. Enfin un arbre. Il n’est pas grand, il n’a pas de feuille, il a juste une branche. Le peintre le réduit à un objet, il sert à tenir une montre.
Et derrière ? Un angle de table. Encore un meuble !
Et c’est quoi cette forme blanche ? Un animal mort ?
Il y a des éléments étranges et d’autres qui n’ont rien à faire sur un tel lieu. Il s’agit d’une représentation onirique. Dans les rêves des choses disparates peuvent être unies et leur apparence se modifier.
La mort est présente. Que ce soit par les insectes, la forme blanche étendue, l’arbre sans vie ou l’aspect des montres. Même elles qui servent à indiquer l’heure ont une fin. Tout passe. Tout s’efface. Cela nous force à réfléchir à notre propre mort. D’ailleurs tout ce qui a une symbolique funèbre est dans l’ombre. On n’est peut-être pas dans un rêve mais dans un cauchemar de l’artiste. Nous voyons ses peurs.
Mais nous voyons aussi ses souvenirs. La mer et les rochers font référence à un paysage apprécié du peintre : Port Lligat. D’ailleurs cette partie est dans la lumière.
Nous voyons que le peintre s’approche de plus en plus de la mort. Le lieu ensoleillé est bien plus loin que la partie sombre. On dirait que les souvenirs s’éloignent et que l’ombre gagne du terrain.
Mais le titre parle de la mémoire. Bien que le temps passe, les souvenirs se préservent. Même s’ils sont de plus en plus éloignés dans le temps, on les a toujours et ce sont eux qui nous procurent du bonheur.
Dans la partie éclairée, près des rochers, certains voient un œuf dans la forme blanche. Ce qui serait un signe d’espoir puisque symbole de renouveau. Mais je me demande si ce n’est pas plutôt une pierre. Mais si ça en était une pourquoi ne l’aurait-il pas mise dans l’ombre ? Ça aurait été un autre symbole d’absence de vie. Puis après tout, ça peut être les deux, nous sommes dans un rêve.
Cette réflexion sur la mort amène aussi à réfléchir sur l’art. Ce tableau montre la peur de l’artiste face à la mort. Mais en faisant cette œuvre, l’artiste n’est-il pas devenu immortel ?
Que faut-il retenir ?
– La symbolique. Les éléments représentent quelque chose.
– La lumière et l’ombre. Quelle place occupent-elles dans le tableau l’une par rapport à l’autre ?
– Les objets. Ils peuvent avoir des formes particulières voire inexistantes. Ce qui compte c’est le message qu’ils font passer. L’étrangeté du tableau fait que plusieurs interprétations sont possibles.
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