06 Oct Léonard de Vinci
Léonard de Vinci
Biographie
Il nait le 15 avril 1452 à Vinci.
En 1468 sa famille s’installe à Florence.
Ses aptitudes pour l’art se développent très tôt ce qui amène son père à le mettre en apprentissage dans l’atelier du maitre le plus fameux de Florence : Andrea Verrochio.
En 1472, il devient maitre à la Compagnie des Peintres de San Luca. Même si cette nomination met fin à se période d’apprentissage, il décide de rester dan l’atelier de Verrochio.
Il s’intéresse à tous les arts et développe une spécificité : il intègre ses études des phénomènes naturels à sa peinture.
En 1480, il fréquente le Jardin de San Marco avec Laurent le Magnifique. (Il s’agit de Laurent de Médicis qui dirigea la République florentine durant une partie de la Renaissance. Il excellait dans divers domaines comme le maniement des armes, la diplomatie et les arts).
A la même date, il a ses premiers contacts avec la sculpture.
En 1482, il se présente au duc de Milan avec une lettre listant toutes ses capacités, notamment celles d’ingénieur civil et de constructeur de machines de guerre.
En 1494, il travaille dans l’hydraulique et dans la bonification des terres des Sforza en Basse Lombardie.
En 1498, le roi de France Louis XII envahit Milan. L’artiste quitte donc la ville pour Mantoue et Venise.
Ce premier passage à Milan le fait connaître dans toute l’Italie grâce à la quantité et à la qualité de ses œuvres même si elles sont inachevées.
En 1503, il retourne à Florence.
De juin 1506 à septembre 1507, il est de nouveau à Milan.
Le 24 septembre 1507 il part pour Rome afin d’étudier les mathématiques et diverses sciences.
En mai 1513, il se rend à Amboise sous invitation du roi de France François Ie. Il y restera jusqu’à sa mort.
Il s’occupe de la réalisation des fêtes et conçoit des projets hydrologiques pour des fleuves français.
Il meurt le 2 mai 1519 et il est enterré dans l’église Saint-Florentin à Ambroise.
Au XVIe siècle, au cours des guerres de religion, son tombeau est profané et ses restes sont dispersés.
L’homme de science
Intérêt pour la représentation du corps humain
Il montre la jeunesse avec sa perfection, mais aussi la vieillesse avec ses rides et ses difformités.
Il s’intéresse aussi à la laideur, aux traits repoussants.
Pour étudier l’homme sous tous ses aspects, De Vinci se rendait dans les quartiers les plus mal famés de Milan pour représenter des visages marqués par la pauvreté et le vice.
Intérêt pour la représentation des animaux
Dans la lettre qu’il envoie au duc de Milan, l’artiste lui propose de réaliser un projet qui lui tient à cœur : réaliser un cheval en bronze à la mémoire de son père François Ie. Le duc accepte, mais De Vinci ne peut pas finir son œuvre à cause du manque de confiance du duc et de l’envahissement de la ville par l’armée française.
Le modèle du cheval est détruit mais il reste de nombreux dessins de chevaux. Ils montrent que le peintre a étudié leurs attitudes et leur anatomie notamment en les disséquant.
Les arts mécaniques
Dans l’atelier de Verrocchio il acquiert des connaissances dans l’ingénierie civile et militaire.
Il s’intéresse aussi à d’autres domaines comme la musique ou la botanique.
Evolution de sa peinture
Le Baptême du Christ
Entre 1472 et 1475, Andrea del Verrochio et Léonard de Vinci peignent le Baptême du Christ pour l’église San Salvi.
De Vinci réalise le paysage et le premier ange à gauche. Il s’agit de son premier essai pictural et il montre déjà sa grandeur technique.
Nous voyons la maîtrise du dessin et de la couleur.
Les éléments dont il s’est occupé se distinguent nettement du reste du tableau.
Jésus et Saint Jean Baptiste n’ont rien à voir avec l’ange et la rigidité du palmier contraste avec le paysage.
De Vinvi montre sa maîtrise de l’anatomie, de la représentation du mouvement et des sentiments.
Ces éléments sont fondamentaux dans sa peinture.
Mais s’il a acquis ce savoir-faire grâce à Verrochio, il ne copie pas pour autant son maître.
Il s’agit de bases qu’il s’est approprié pour développer son style.
L’Adoration des mages
Il s’agit d’un retable (panneau peint, placé derrière l’autel dans les églises chrétiennes) commandé à Léonard de Vinci en 1481 et destiné à l’église San Donato a Scopeto, près de Florence.
Mais en 1482, il quitte Florence pour Milan, laissant sa peinture inachevée.
Il n’a pas suivi la façon traditionnelle de représenter ce sujet.
Au lieu d’y avoir seulement quelques personnes, il y a une véritable foule.
Tous les personnages sont représentés différemment :
– Certains se trouvent dans la lumière tandis que d’autres sont dans l’obscurité.
– Il y a des visages ridés comme des têtes d’adolescents. Tous les âges sont représentés.
– Il y a une multitude de mouvements.
Pour l’artiste, le mouvement est quelque chose de fondamental. Il s’agit de la base de la vie et c’est lui qui traduit les sentiments humains.
Même les chevaux semblent éprouver des émotions par rapport au sujet.
Saint Jérôme
Ce tableau montre davantage l’importance des sentiments pour le peintre.
Les visages peints par De Vinci expriment toujours une intense émotion.
Ainsi, la maigreur du saint montre la difficulté du jeûne mais son regard reste déterminé.
La tête du saint démontre une fois de plus les connaissances anatomiques du peintre.
Le paysage du fond est une fois de plus composé de montagnes.
Elles sont présentes dans de nombreux tableaux. Elles y étaient déjà dans les deux que nous venons de voir.
La construction du tableau est également propre au peintre.
Il abandonne la composition habituelle du XVe siècle qui regroupait symétriquement les personnages.
Il préfère une construction en spirale.
Ici elle part de la montagne, passe autour de la grotte su Saint pour aboutir au lion.
Cela donne au tableau un aspect moins géométrique et plus spatial.
La madone Benois
De Vinci représente le lien entre la Vierge et l’enfant Jésus d’une nouvelle façon.
Traditionnellement la Vierge affiche des sentiments maternels tout en restant impassible.
Là, le peintre montre la relation d’une mère à son enfant de manière plus réaliste et plus sentimentale.
La Vierge, encore jeune, est amusée par le sérieux de l’enfant face à la fleur.
Nous voyons encore le travail du peintre sur l’anatomie et ses recherches sur le comportement humain.
La Madone à l’œillet
L’attitude de la Vierge est plus sérieuse que dans le tableau précédent.
Nous retrouvons des caractéristiques du peintre : cette façon de représenter les montagnes, son intérêt pour la chair et la couleur.
Portrait de Ginevra de’ Benci
Il est considéré comme le premier modèle de ce genre chez le peintre.
La femme est devant avec la nature en arrière-plan. Elle sert à valoriser la femme qui ne possède pas une beauté hors du commun.
Le peintre lui a donné une attitude qui mêle fierté et mélancolie.
Vierge aux rochers
Cette peinture est commandée en 1483 pour l’église San Francisco Grande.
Il fait une première version qu’il donne finalement au roi de France Louis XII.
Elle est remplacée par le tableau qui se trouve maintenant à Londres.
Celle-ci a été partiellement réalisée par De Vinci. Il en a fait l’ébauche et ses disciples l’ont fini.
Les deux versions montrent une union entre les personnages et la nature.
Il n’y a plus d’objet ni de bâtiment.
Là, le cadre est créé par les rochers, les fleurs, l’eau et les montagnes que nous connaissons déjà.
L’envie de rapprocher l’homme de la nature se faisait sentir dans ses œuvres précédentes.
Avec ces deux versions, cette volonté est concrétisée.
La Cène
Nous y arrivons. L’une des peintures les connues au monde.
Cette fresque a un caractère universel :
– D’un point de vue religieux. Elle réunit les catholiques et les protestants qui y voient le fondement du christianisme, la célébration de l’Eucharistie.
– Au niveau artistique par les nombreuses reprises. Elle a été représentée dans des tapisseries, des gravures, des sculptures mais aussi dans des textes littéraires, poétiques ou historiques.
C’est la première fois que le public s’inquiète de la conservation d’une peinture. Il a fallu la restaurer à de multiples reprises, ce qui prouve son renom.
L’originalité de cette peinture réside dans le choix du moment.
De Vinci ne montre pas l’institution de l’Eucharistie. Il a représenté l’instant où Jésus annonce à ses disciples qu’un d’eux le trahira.
La deuxième originalité repose sur la disposition des personnages.
Les peintures traitant de ce sujet mettent traditionnellement Juda en face de Jésus.
Saint Jean Baptiste
Le saint est reconnaissable grâce à sa croix en jonc et sa peau de bête.
Le fait de montrer le ciel est un geste qui lui est rattaché.
Le saint est donc identifier grâce à des éléments iconographiques.
Mais le représenter avec un sourire est inhabituel. Que signifie ce sourire énigmatique ?
Il est difficile de répondre à cette question.
Ce tableau n’apparait dans aucun document.
Vasari donne la description d’un ange peint par De Vinci qui se trouve dans la collection des Médicis.
La description qu’il en fait coïncide avec ce tableau.
Le Saint Jean Baptiste peut donc correspondre à cet ange transformé par le peintre ou ses élèves.
Les portraits
Ils sont réalisés lorsque l’artiste est à Milan.
Les portraits dont nous parlerons sont considérés comme « probablement » fait par De Vinci.
Les historiens de l’art ne peuvent pas assurer l’identité du créateur et l’identité des personnes représentées est incertaine.
Ces portraits ont des caractéristiques communes :
– Un fond noir
– Un personnage représenté en demi-buste
– Il est de trois quart
Mais évidemment le plus célèbre reste La Joconde.
Vasari l’a identifié comme étant Mona Lisa, la femme de Francesco del Giocondo. Cet avis a été repris par une multitude de personnes. Mais aucune documentation ne le prouve.
Le fond change par rapport aux portraits précédents.
Il s’agit là d’un paysage irréel.
Ce paysage serait inspiré des études topographiques que l’artiste a menées sur la région située entre la mer Tyrrhénienne et les Apennins.
De Vinci avait imaginé créer un canal pour réguler le fleuve de l’Arno et éviter l’inondation de la Valdichiana.
Ses études ont donc permis de juger la faisabilité du projet.
Aux cours de celles-ci il a dessiné de nombreuses cartes.
La popularité de ce tableau tient aussi au sourire de la Joconde, subtil et ironique.
Mais il apparaît dans d’autres tableaux comme celui de la Vierge et Saint Anne.
Pour ce sourire, De Vinci, a pu s’inspirer de la sculpture de la Vierge faite par Antonio Rossellino.
Le succès de ce sourire est dû à ce qu’il représente.
Le sourire est un mélange d’assurance et d’incertitudes. C’est le sourire d’une personne intelligente, consciente des limites de sa connaissance.
Il montre l’attitude de l’homme face au monde, face à la nature.
Pour certains critiques, ce rapport entre l’homme et la nature se verrait aussi dans le paysage.
Il montrerait la grandeur du monde que l’homme commence à découvrir et à comprendre mais qui reste encore mystérieux.
Le sourire et le paysage sont unifiés grâce à la technique du sfumato.
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