Le marché de l'art contemporain (II/III) -
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Le marché de l’art contemporain (II/III)

marché art

Le marché de l’art contemporain (II/III)

 

 

Le marché de l’art contemporain : Partie 2

 

Si vous n’avez pas vu la première partie, cliquez ici.

 

 

Les acteurs du marché de l’art contemporain

 

 

Les artistes

 

 

 

 

artiste peintre

 

 

 

La majorité des artistes vivent difficilement de leur art même si certains sont devenus des « stars ».

Pour faire face aux risques financiers, beaucoup d’entre eux pratiquent d’autres métiers. D’autres encore survivent grâce aux revenus de leur conjoint(e).

 

Malgré cette situation précaire, le nombre d’artistes ne cesse d’augmenter.

 

 

                    Mais qu’est-ce qu’un artiste ?

 

 

Il s’agit d’une personne qui répond à 8 critères :

 

– le temps consacré à l’activité

– le montant des gains dus à son activité artistique

– la réputation vis-à-vis du public

– la reconnaissance par les pairs

– la qualité du travail

– l’appartenance à un groupe ou une association

– la qualification professionnelle

– l’identification auto subjective

 

Les critères les plus utilisés sont ceux du temps passé et du gain pour leur objectivité.

 

 

                    Il y a 4 profils d’artiste :

 

 

L’artiste de salon : souvent autodidacte, il produit des œuvres essentiellement à but décoratif.

La reconnaissance se fait par la vente, d’abord auprès de son entourage, puis par des galeries ou des salons. La reconnaissance institutionnelle compte peu dans sa carrière.

 

L’artiste de savoir-faire : souvent sculpteur, l’essentiel de ses revenus vient de commandes, notamment des collectivités territoriales. Sa réussite dépend de sa capacité à adapter sa technique aux exigences des commanditaires.

 

L’air fair artist : souvent formé à l’école des beaux-arts, il est généralement d’abord repéré par des institutions locales (Fonds Régional d’Art Contemporain, centre d’art contemporain) ou de petites galeries de promotion. C’est une étape de reconnaissance cruciale pour sa carrière. Il peut ensuite être représenté dans des galeries plus importantes qui peuvent lui ouvrir le marché international et ses grandes foires.

 

L’artiste à 360 degrés : formé à l’école des beaux-arts, c’est un prestataire d’un service de création qu’il déploie sous différentes formes : œuvres (autonome ou de commande), gestion de galerie associative, animation d’un site internet, action artistique dans la ville.

 

 

Les collectionneurs

 

 

marché de l'art

 

 

Si quelques uns sont très connus, on sait peut de choses sur la majorité de ces acteurs centraux du marché de l’art.

 

Mais certains événements ont augmenté leur visibilité.

 

La création de l’ADIAF (Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français) et la création à Paris de la Maison Rouge ont valorisé leurs actions en mettant en avant leurs collections privées.

 

Le magazine Artnews publie chaque année la liste des deux plus grands collectionneurs du monde.

 

Les collectionneurs font parties des catégories socioprofessionnelles favorisées et sont relativement âgés (+ de 40 ans) pour la plus grande majorité.

Leur comportement est très diversifié : le budget réservé à l’achat, les moyens d’acquisition des œuvres et leur rapport à leur achat varient.

 

 

Il existe aussi des collections d’entreprise.

 

 

Comme pour les collectionneurs privés, le penchant à collectionner se développe par rapport à la richesse.

 

La naissance de collections d’entreprise vient de différents facteurs :

 

– la personnalité du directeur

– la volonté d’améliorer l’image interne et externe

– l’envie de démocratiser l’art

– des objectifs de défiscalisation

 

 

Pourquoi collectionne-t-on ?

 

 

                    Pour le rapport particulier avec l’œuvre

 

 

Peu de collectionneurs sont motivés par le seul de but de décorer.

 

Le plaisir esthétique est donc ce qui importe.

 

 

Il peut se manifester de plusieurs façons :

 

– collectionner permet de mieux comprendre le processus créatif

 

– avoir un objet authentique qui a longtemps été travaillé et qui transmet la présence de l’artiste peut apporter de la satisfaction (aura de l’œuvre)

 

– l’émotion immédiate ressentie

 

– Notre connaissance sur l’œuvre (Pour apprécier l’art contemporain il faut connaitre la démarche de l’artiste, celle-ci valant plus que l’aspect formel de l’œuvre. Si le spectateur ignore la démarche de l’artiste, il se trouve désarmé, voire, il la rejette)

 

 

                    Pour des raisons sociales

 

 

La satisfaction ne vient plus de l’œuvre mais de l’attitude des autres par rapport à celle-ci.

 

C’est la volonté de se distinguer.

 

Le collectionneur joue alors sur les prix (l’art avec des prix parfois très élevés peut constituer un marqueur de classe sociale) ou sur la quantité (le consommateur se distingue par la rareté des biens).

 

Les découvreurs de talent sont motivés par cette volonté d’obtenir « la perle rare ».

A la satisfaction de la découverte de l’œuvre s’ajoute celle d’être un des privilégier à pouvoir en jouir.

 

Il peut également y avoir un effet d’entrainement.

La personne montre son apparence au groupe en ayant les mêmes consommations que les autres.

 

 

                    Pour des raisons financières

 

 

Elle est rarement évoquée et les collectionneurs n’aiment pas parler d’argent pour l’art.

 

Et pourtant elle existe, le but étant de revendre une œuvre beaucoup plus chère que ce qu’elle a coûté.

 

 

Les galeries

 

 

 

 

Les galeries de promotion apparaissent dans la seconde moitié du XIXe siècle.

 

La qualité étant due à la capacité d’innovation de l’artiste, il fallu des intermédiaires chargés de découvrir les nouveaux talents et de les promouvoir auprès des collectionneurs.

 

Les artistes leur livraient la totalité de leur travail ou leur donnaient le droit de voir en premier, souvent en contre partie d’une rémunération mensuelle.

 

Les galeristes, eux, assuraient leur promotion par le biais des expositions et des catalogues.

 

Les galeries faisant des investissements financiers importants pour posséder les œuvres, le prix d’investissement devient un signal aux collectionneurs sur la qualité d’un artiste.

 

 

Après la seconde guerre mondiale, le marché s’est déplacé aux Etats-Unis, à New York surtout.

 

Aujourd’hui les principales galeries sont européennes et nord-américaine.

 

 

                    Il y a différents types de galeries :

 

  • Certaines louent seulement des murs d’exposition et ne prennent pas de risque
  • D’autres ne sont que des points de vente pour les artistes et ne font pas de promotion
  • D’autres sont spécialisées dans la revente d’œuvres qui ont déjà acquis une certaine notoriété
  • D’autres assurent la découverte et la promotion d’artistes contemporains.

 

 

Les liens entre les galeries et les artistes reposent le plus souvent sur des contrats d’exclusivité (exclusivité sur les ventes, exclusivité géographique, droit de première vue).

 

Mais ces contrats sont informels et reposent sur la confiance.

 

Les marchands gagnent de l’argent en prenant un pourcentage sur les ventes (entre 10 et 80%, 50% en moyenne).

 

Le pourcentage dépend de la notoriété de l’artiste et du travail de promotion effectuée.

 

Ils peuvent aussi acheter des tableaux pour les revendre avec un bénéfice.

 

 

                    Il existe aussi des méga-galeries

 

Il s’agit de grosses galeries détenant des filiales dans plusieurs pays, qui ont de nombreux employés et qui utilisent d’importants capitaux pour dominer le monde artistique, marchand et médiatique.

 

Ces méga-galeries dominent de plus en plus le marché de l’art depuis les années 2000.

 

Elles peuvent financer des pièces immenses et faire appel à des commissaires d’exposition reconnus.

 

Leur présence dans les foires ne cesse d’augmenter.

 

 

Ces galeries, présentes aussi sur le marché de la revente d’art, laissent les petites galeries prendre les risques et récupèrent les talents auxquels elles donnent une grande visibilité.

 

Les galeries de taille moyenne se retrouvent entre ces méga-galeries qu’elles essayent d’atteindre et les petites galeries qui n’ont pas les mêmes frais de structure.

 

Les galeries moyennes doivent donc être présentes aux foires, participer au financement des œuvres de leurs artistes et doivent augmenter leur visibilité. Mais elles prennent le risque de voir leurs artistes partir pour des galeries plus grosses.

 

 

Les sociétés de vente aux enchères

 

 

 

 

Les ventes d’œuvres aux enchères sont concentrées sur trois pays : les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine. A eux trois ils représentent 91% du chiffre d’affaires global.

 

Mais les enchères ne représentent qu’une petite part des ventes sur l’ensemble du marché de l’art contemporain.

 

Les transactions concernant l’art contemporain se fait majoritairement en galerie.

 

 

Les enchères ne concernent que des artistes jouissant d’une forte visibilité.

 

Deux entreprises contrôlent la majorité du marché : Sotheby’s et Christie’s.

 

 

Elles possèdent 70% du marché détenu par les dix premières maisons de ventes aux enchères d’art contemporain.

 

Elles ont donc un pouvoir sur les prix et les conditions de vente.

 

(On peut remarquer un essor du marché de l’art chinois qui a permis à 6 sociétés de ventes aux enchères de se placer dans les 10 principales).

 

 

                    Pourquoi une telle concentration ?

 

 

Cela s’explique d’abord par l’importance du réseau qui s’est constitué au fil du temps.

 

La force d’une maison de vente aux enchères vient de deux choses : leur capacité à attirer de prestigieuses collections et leur capacité à attirer un grand nombre d’acheteurs.

 

Plus une maison de vente est grande plus elle dispose de moyen de communication pour attirer les acheteurs et donc pour permettre aux vendeurs d’obtenir des gains importants.

 

La domination de Christie’s et Sotheby’s continue donc toujours de s’auto-renforcer.

Constatant les prix élevés obtenus par ces deux sociétés, les vendeurs leur proposent leurs plus belles collections. La vente de celles-ci renforce alors l’image de ces sociétés.

 

Cependant les mesures mises en place par ces sociétés pour attirer les vendeurs amènent à un étrange résultat.

Les sociétés ne gagnent que peu d’argent, voire elles en perdent alors que les prix de vente ne cessent d’augmenter.

 

 

Pour remédier à cette faible rentabilité, elles diversifient leurs activités :

 

  • Une activité financière

 

Elles proposent des prêts dont les intérêts varient entre 9% et 25% contre des œuvres d’art.

 

 

  • Des ventes privées

 

Elles mettent aussi en place des ventes de particulier à particulier comme le font les galeries (ce qui leur crée donc de la concurrence).

 

 

                    Les ventes aux enchères et l’art contemporain

 

 

Les maisons de ventes s’intéressent à l’art contemporain depuis peu de temps (années 1990)

 

Il représente un tiers des revenus totaux des ventes de Sotheby’s et Christie’s.

 

De nombreuses galeries s’inquiètent de la montée en puissance des maisons de ventes aux enchères sur le marché de l’art contemporain.

 

En 1996, les cinq plus grandes foires du monde : Bâle, Cologne, Chicago, la Fiac et l’Arco, ont créé l’ICAFA (International Contemporary Art Fair Association).

Elle réglemente l’accès aux foires et ferment l’accès aux maisons de ventes aux enchères.

 

Certains galeristes rédigent des contrats de vente mentionnant un droit prioritaire de rachat au cas où le collectionneur souhaiterait revendre l’œuvre qu’il a acheté.

 

 

 

Internet

 

 

 

 

A la fin des années 1990, le marché de l’art a essayé de se développer sur internet.

 

Sotheby’s, par exemple, a créé un partenariat avec Amazone et Ebay.

 

Mais les résultats n’ont pas été fructueux et cette voix là a été délassée.

 

 

Cependant, depuis 2008 internet regagne en intérêt.

 

Des sites de ventes aux enchères exclusivement en ligne sont apparus (Arnet, Paddle 8).

 

Christie’s a également développé un système de vente en ligne.

 

Sotheby’s a de nouveau établit un partenariat avec Ebay.

 

 

Des plateformes de galeries sont aussi apparues (Artsper, Artspace).

 

Elles permettent d’acheter en ligne, directement auprès des galeries.

 

Leurs revenus viennent de commission sur les ventes et d’abonnements payés par les galeries.

 

 

Saatchi Online est une plateforme permettant aux artistes de vendre leurs œuvres avec une commission de 30%.

 

Si la vente d’art en ligne augmente, cette évolution ne signifie pas pour autant un déclin du marché physique.

 

 

Les pouvoirs publics

 

 

 

Les pouvoirs publics ont un impact important le monde de l’art puisqu’ils peuvent influencer le marché de différentes façons. Il est donc intéressant de voir son fonctionnement

 

 

Les interventions directes

 

 

 

                    Les interventions sur le marché de l’art

 

 

 

Les pouvoirs publics peuvent acheter des œuvres d’art dans le but de soutenir la demande et d’enrichir les collections.

 

Les œuvres achetées servent à enrichir des musées ou des fonds d’acquisition (Ex : Le Fond National d’Art Contemporain -FNAC- ou les Fonds Régionaux d’Art Contemporain – FRAC).

 

Ils soutiennent également le marché en passant des commandes publiques pour payer des œuvres couteuses.

 

Des aides favorisent la mobilité des galeries en prenant en charge une partie des frais de participation aux foires.

 

Le Centre National des Arts Plastiques (CNAP), par exemple, aide financièrement les galeries pour qu’elles participent aux foires internationales mais à une condition : elles doivent réserver au moins la moitié de leur stand à des artistes français ou résidant en France.

 

Des aides peuvent aussi être accordées pour la première exposition individuelle d’artistes ou pour l’édition de catalogues ou de livres d’artistes.

 

 

                    Les interventions sur le travail du marché artistique

 

 

 

Les collectivités publiques interviennent aussi sur le marché de l’art en finançant les écoles des beaux-arts, en mettant à disposition des ateliers, en remettant des bourses ou par l’instauration d’un régime de protection sociale particulier.

 

Il y a également des centres d’art qui proposent uniquement des expositions éphémère au public.

Ils deviennent des espaces de recherche, d’expérimentation et de production.

 

Ces aides ne perturbent pas le marché mais elles augmentent le nombre de postulants dans une profession peu rémunératrice.

 

 

 

 

Les interventions indirectes

 

 

                    Le droit de suite

 

 

« Le droit de suite permet à un artiste et à ses ayants droit de toucher un pourcentage du produit de chaque revente de l’œuvre, sur une période qui s’étend jusqu’à 70 ans après la mort de l’artiste ».

 

 

                    La fiscalité sur le mécénat  

 

 

Dans certains pays comme les Etats-Unis, les particuliers et les entreprises peuvent déduire les sommes dépensées pour l’achat d’œuvres d’art de leurs revenus imposables.

 

Mais la France offre aussi des avantages.

 

Les entreprises qui achètent des œuvres à des artistes encore vivants et qui les rendent accessibles au public (client, salarié), peuvent bénéficier de déductions fiscales.

 

Pour les particuliers, des avantages fiscaux ont aussi été mis en place : les œuvres d’art sont exclues de l’assiette de l’impôt de solidarité sur la fortune.

 

                    La TVA à l’importation

 

 

Tous les objets arrivant dans un pays Européen et provenant d’un pays qui n’en fait pas partie sont soumis à une taxe. (C’est la TVA à l’importation prévue par la 7e directive européenne)

 

Mais il y a quelques avantages pour les œuvres d’art :

 

  • Si une œuvre est importée en vue d’une vente incertaine, le vendeur peut payer la taxe qu’une fois l’œuvre vendue.

 

  • Si l’œuvre d’art entre dans l’espace européen pour être réexporter, il n’y a pas de taxe à payer.

 

Ainsi un négociant importateur peut demander à ne pas payer la taxe de suite dans le cadre d’une exposition ou d’une vente possible. (On parle du bénéfice de l’admission temporaire).

 

 Avantage n°1

 

 

Comme ça si l’œuvre est renvoyée au pays à la fin de l’exposition, ou qu’elle est achetée par un étranger et donc réexporter, le marchand ne paye pas de taxe du tout.

 

 Avantage n°2

 

 

 

Conclusion

 

 

Nous venons de voir les différents acteurs du marché de l’art et leurs caractéristiques.

 

L’article suivant montrera comment ces différents groupent interagissent, et surtout comment chacun à son niveau établit la valeur artistique et fixe la valeur économique.

 

 

 

 

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